La réalité est hallucinogène
  
Quand le ciel devient noir
  
Pensée bleue


La réalité est hallucinogène 

Iconoclaste ? Non, c'est une simple constatation à l'issue d'un raisonnement dont voici le déroulement :
Quand je produis un grand panorama d'assemblage
avec des nuages et des zones de ciel vides, d'une photo sur l'autre dans le quadrillage systématique de l'espace, la tonalité du bleu du ciel se modifie légèrement. Pourtant les prises de vues successives ont été réalisées en manuel avec la même exposition. Cela est dû à la mobilité de la lumière. Le soleil éclairant le ciel les nuages et la terre, la lumière se réverbère et ricoche partout, illuminant en retour le bleu du ciel de façon changeante selon le mouvement des nuages. Ainsi sa surface générale ondule en de multiples nuances. Cela est imperceptible à nos yeux car notre cerveau simplifie et unifie notre vision. Par contre la photographie elle, prend la mesure exacte des choses et va fixer ces changements. Ensuite dans l'assembleur d'images un des algorithmes appelé "Mélangeur" travaille comme notre cerveau pour retrouver une vision habituelle en fusionnant et en égalisant les couleurs du ciel. Cet algorithme n'est pas paramétrable. On peut donc en conclure qu'une vision hallucinée comme par l'usage de certaines drogues et qui fait vibrer le bleu du ciel, est finalement beaucoup plus réaliste que celle qu'on a en temps normal, bridée par notre cerveau...
Loin de moi l'idée d'exalter l'usage
de la drogue, il y a bien d'autres manières de vivre la réalité, en gardant les yeux grands ouverts sur toute la richesse du réel, et en se souvenant que grâce à la photographie on peut la montrer, ou pas.

Quand le ciel devient noir

Toujours la même constatation cette fois devant le panorama d'un grand ciel vide. Dans le quadrillage du ciel en multiples photos pour l'assemblage, l'appareil en manuel gardant pour toutes la même exposition. A l'horizon le ciel est clair mais plus on monte plus il s'assombrit jusqu'au zénith où son image photographique semble quasiment noire. Cela est dû à la réflexion de la lumière dans une atmosphère très riche à l'horizon et de plus en plus ténue. On doit corriger l'image pour un rendu réaliste et harmonieux. Au risque d'être effrayé on le fait aussi instinctivement dans la réalité depuis la nuit des temps.

Le ciel a parfois un bleu si intense sur le vert des arbres qu'on voudrait y monter pour aller le toucher. Il est vibrant de plénitude, de profondeur, d'une densité lumineuse à l'horizon, infiniment sombre au sommet. On le voit égal partout alors que dans l'atmosphère raréfiée il est devenu presque noir au zénith. On le vérifie facilement par l'assemblage de photographies prises avec une luminosité égale tout le long de sa progression. La photographie indifférente n'interprète pas ce qu'elle montre. Par contre l'illusion que notre cerveau nous livre viendrait de la peur ancestrale que le grand vide de la nuit, en plein jour nous tombe sur la tête. Alors on renforce le rempart du bleu du ciel d'une lumière imaginaire.

  Pensée bleue