Perspectives

   Plan  Ligne  Plan

Voici une nouvelle version de ce paysage qui répond beaucoup mieux à l'expérience que je voulais tenter, et à cette question :

Est-ce que la perspective peut être contredite par les éléments qui la composent ? Il apparaît que oui. J'ai agrandi le cadre qui n'est plus tout à fait carré, pour donner de l'importance à égalité aux deux arbres, et à la diagonale qui traverse de part en part le punctum du point de fuite. La ligne de fuite très marquée de la perspective semble ainsi perdue au milieu de ces forces naturelles du paysage qui imposent leur idiosyncrasie flottante et réorganisent les plans perspectifs. Mais les deux arbres ne devraient pas être aussi proches, ni sur le même plan. Le point de fuite aurait dû être beaucoup plus éloigné. Le chemin central qui y mène occuperait normalement toute la largeur du premier plan. Et ainsi de suite...

Ma préoccupation est peut-être futile, mais je trouve que la dictature de la perspective, qui dans la photographie est d'autant plus forte qu'elle est transparente, doit être combattue avec les même armes que celles qui la rendent inaltérable.

C'est une petite bataille, discrète, mais l'enjeu est grand, retrouver dans la photographie de paysage le rêve d'un espace de l'imaginaire, qu'il soit tout autant rigoureux comme ici, ou symbolique comme dans cet exemple emblématique de l'intimité du Christ, par Paolo Veneziano :