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Format
original : 270 x 170 cm -
Résolution 300 dpi
A propos de cette image :
En regardant travaillant
sur des images panoramiques je trouvais découvrais ces deux yeux qui me
regardent et me regardent. Bon sang ! Me dis-je et me disais-je, comment
voir ce qui me regarde, comment photographier ce qui me photographie ?
Quelqu'un dit : "L’œil était dans la tombe et regardait Caïn."
Ah, la culpabilité ! Ce serait trop facile de reporter la faute sur le
lointain ancêtre. Non ! Il n'y a pas de référent. On imagine
seulement qu'il s'agit de l'histoire de l'oeil de la photographie. Et de
Georges Bataille pour le titre. Quelqu'un d'autre : "Ouah ! J'ai
les ch'tons ! Ils les ont finalement faits les trous noirs au CERN de
Genève ? Sauve qui peut, on va tous y passer !". Un autre encore :
"Les yeux de l'inconscient du photographe (et pas ceux du
photographe inconscient), déchiré entre l'ombre et la clarté, bien
vu. En plus la pupille dans le noir est grande ouverte alors que celle
dans la lumière est toute fermée, normal, il y a quelque chose là-dessous
!". Dessus [] dessous, je ne pense pas, mais je sais où se trouve
le photographe inconscient, assurément. A l'origine de la prise de vue,
il était possible d'anticiper le résultat. Placé entre deux troncs
couchés et parallèles, je me doutais bien que dans la projection sphérique
qui en résulterait la déformation des deux arbres courbés et ramollis
ne serait pas élégante. Par contre j'étais curieux de savoir ce qui
allait se passer quand j'aurais basculé ou couché de même la
projection de ce panoramique à 360°, ceci afin de faire apparaître le
Nadir au sol et le Zénith dans le ciel. Finalement, quand tu déposes
un panoramique entre deux planches en sapin alors apparaît l'oeil de
dieu, dans le ciel au Zénith, et dans la tombe au Nadir. Il faut
comprendre aussi que la position du photographe ou plutôt de l'appareil
photographique se situe exactement au centre du Nadir, mais à l'inverse
de Caïn, je suis un photographe debout, inconscient de mon avenir et
peu soucieux de mon passé, je préfère me maintenir dans la présence
et considérer ce qui me regarde à travers l'oeil de la photographie.
On pourrait s'enfoncer loin dans la découverte du secret que peut
contenir chaque image. Il faut remonter à la source pour découvrir le
sens caché des choses. Le plus important reste la confrontation avec
l'espace du monde qui nous entoure. Le secret est contenu dans cette
relation. Il est multiple et continuellement renouvelé selon le point
de vue. Le photographe est toujours prisonnier de son point de vue, il
pourrait néanmoins s'en libérer en inversant les rôles, en considérant
que si il arrête de chercher le bon point de vue, c'est le point de vue
lui même qui le trouve, plus exactement : il s'y trouve. Un état
d'esprit que l'on comparerait avec celui lointain d'André Gide qui
pressentant sa mort proche confiait : "Ma propre position dans le
ciel par rapport au soleil ne doit pas me faire trouver l'aurore moins
belle."
albert
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