Lumière noire
Au mois d'août 2007 j'avais effectué une série de prises de vue afin de réaliser des panoramas par assemblage. Choisissant le
bon point de vue pour chaque paysage, mon but était surtout de prévoir la possibilité par la suite de les relier entre eux. Donc
assembler des assemblages. Un travail d'anticipation sur différents niveaux, purement imaginaire et qui échappe à toute vision.
Les prises de vue réalistes du départ furent assez mécaniques, je ne leur accordais pas vraiment d'importance, ayant surtout
en tête leur destination finale lointaine.
Après avoir assemblé les premières vues panoramiques sur l'ordinateur, il y en avait neuf, j'essayais les diverses combinaisons
que j'avais envisagées pour ces panoramas, finalement n'en gardant que deux qui me paraissaient les plus
harmonieux, les plus
équilibrés.
Il y a quelques temps, en parcourant les sources originales, tous ces nombreux éléments discrets, j'en redécouvrais certains, de
véritables petites merveilles naturelles du jeu de la lumière et de l'ombre. Voilà ! Me dis-je, je vais complètement rebattre les cartes,
et composer à nouveau, mais cette fois en tenant compte essentiellement de cette dynamique fantastique de la lumière. Si je peux
la distinguer dans la particularité de chacun des éléments, en les associant entre eux cela va provoquer une certaine anarchie, des
contradictions évidentes entre les espaces singuliers, mais je serais naturellement entraîné vers une composition offrant un vaste
espace imaginaire, dirigé par l'harmonie globale de la lumière. C'est ainsi que fut créée la lumière noire.
Cette image finale est tirée en 185 x 210 cm (300 dpi). Papier argentique sur
agrandisseur Lambda.
Sur Facebook :
Marc Tamisier
Toutes les images sont des assemblages ? Ou seulement les 6 dernières ?
Albert Lemoine
Marc Tamisier
Effectivement ce n'était pas très clair dans mon commentaire, je viens de le corriger. Je montre d'abord un choix parmi
toutes ces photos, les prises de vues de départ, qui serviront à l'assemblage des différents panoramas. Mon appareil sur pied, j'effectuais
un quadrillage systématique, mécanique, de l'espace. Les photos se suivent et se juxtaposent sans état d'âme. Dans cette suite, parfois
c'est bien cadré, dans le cadre de l'appareil photo, d'où mon choix, mais le cadrage est obligé, quasi involontaire. Enfin pas tant que ça,
dans la juxtaposition des photos entre elles il y a du débattement, donc je pense que inconsciemment je devais peaufiner le cadrage pour
certaines. Ensuite je montre les premiers assemblages, et puis deux assemblages d'assemblages, enfin la Lumière Noire, où là je me suis
entièrement libéré du quadrillage général de l'espace. Tu vois, c'est un peu comme la carte et le territoire. Le quadrillage c'est la carte, le
territoire est l'état d'une communauté d'âmes qui s'ancre dans le paysage. Tu connais bien pour l'avoir exploré, ce temps secret, cette durée
ancestrale qui permet de modeler la nature des hommes dans la nature. Pour ma part, mon idéalisme d'artiste privilégie ici plutôt la lumière,
et lui offre une autre façon de s'harmoniser et de créer par la même de nouveaux paysages.
Sources (quelques
exemples)
Premiers
panoramas
Deux
paysages à partir de ces panoramas
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