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           Format original : 233 x 174 cm - Résolution 300 dpi

    A propos de cette image :


     
Une couleur improbable

     Les enjeux de la photographie quand l'argentique côtoie le numérique.

      Assemblage sur l'ordinateur des scans de 8 diapositives :

    

        Dans la zone centrale, à part le vignettage, il n'y a pas trop d'écart de teinte, j'ai une base valable pour cette couleur improbable qui émerge de la surimpression à la prise de vue. Je ne me souviens plus d'où vient cette couleur. Il s'agit, soit d'une partie de ciel vide légèrement surexposée, soit d'une feuille de papier de couleur unie. C'est plutôt cela. Rendue floue pour unifier la luminosité et ne pas récupérer le grain du papier, avoir seulement le grain de la pellicule. 

        L'enjeu dans cette image est de préserver la consistance, la dynamique de la couleur provenant de l'argentique ainsi que de la surimpression tout en corrigeant les défauts avec les outils du numérique. Le terme de consistance est approprié car il s'agit ici non pas de matière pigmentaire mais de lumière. Bien entendu il n'est pas question d'égaliser (à part pour le vignettage) cet aplat de couleur. Je perdrais tout de la subtilité et de l'énergie que dégage cette surface.

        Avec l'image numérique il n'y a plus de grain, plus de défauts dans la matière, des ciels propres. Très différents de ce que l'on peut scanner à partir d'un support argentique. Les corrections deviennent faciles avec une source numérique. Par contre, pour une image un peu particulière comme celle-ci, si je voulais la refaire avec un appareil photo numérique, l'aplat pour le coup serait fade, pas de vibration, inintéressant. C'est comme la frange de la surimpression. J'ai essayé en numérique. Une photo de nuage superposée avec une photo de couleur, et un dégradé entre les deux dans Photoshop, et bien cela ne marche pas. Je ne sais pas pourquoi, aucune magie, c'est trop parfait, juste ennuyeux. Voilà, comme dans la musique. Et pour cette photographie, la couleur, même minimaliste doit être pensée comme une peinture, je ne me vois pas repeindre mes photographies au rouleau. J'ai donc entamé le travail de correction avec cet état d'esprit. J'ai manié le pinceau, la gomme et le lasso, et bientôt dans mon imaginaire je ne faisais plus la différence entre l'écran et le chevalet.

         albert

 

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