Sur Facebook avec Simon
Ortner le 03 novembre
2024
Bonjour Simon,
Finalement les limites du cadre n'ont guère d'importance quand tout se passe dedans. Une idée qui paradoxalement pourrait correspondre avec l'art de Jackson Pollock dans la mesure où dans cet art la limite entre le dedans et le dehors
n'est pas importante, ce qui compte c'est avant tout l'action painting. Chez toi, excuse le néologisme, on dirait plutôt le "cerebral painting" "cerebral" rimant avec brutal, une brute cérébrale quoi ! Ça c'est de la vraie action painting, quand on ne finasse plus,
on y va. Pourtant, par rapport à ce que je disais précédemment, je pense que Pollock n'aurait pas été très content de la comparaison avec l'idée de ton art, lui qui visait par l'action painting aussi le "all over". Mais au fond pourquoi toujours vouloir aller ailleurs alors qu'on est si bien chez soi ?
Simon Ortner
Albert Lemoine bonjour Albert, merci pour ton commentaire. Ce matin j’ai commencé à peindre sur papier.J’aime bien cette matière et la liberté que permet ce support. Tout est très rapide et un peu plus libre, quoique…
Je crois que oui ma peinture est assez cérébral malgré tout l’effort que j’emploi à vouloir la simplifier.
L’action est importante dans la prise de décision, la composition, c’est un jeu d’équilibre ou de déséquilibre pas facile.
Je vais réfléchir à tout cela
Heureusement qu’il y a la musique pour nous aider
Amitiés
Simon Ortner
Loin de moi l'idée d'associer le cérébral avec le compliqué. Au contraire, quand on est cérébral la principale qualité est de rester simple, ce que tu fais très bien, je dirais même parfaitement. La qualité de ton esthétique tient essentiellement à cela.
En fait j'ai écrit ce texte, assez obscur je l'avoue, en rapport avec ton dessin, mais aussi en relation avec un autre texte, que je voudrais maintenant citer. Tous les deux sont obscurs mais pourront s'éclairer l'un l'autre, car ils traitent du même sujet, le dedans et le dehors.
Il s'agit d'un extrait, dans une transcription d'un cours de Deleuze sur le Cinéma Pensée :
" Quand le dehors se creuse et attire l'intériorité : c'est ça la pensée, ou du moins c'est ça notre pensée. Notre pensée, c'est quand le dehors se creuse et attire l'intériorité. Qu'est-ce qui se passe ? On risque d'y passer dans ce dehors, hein, c'est terrible - vous comprenez là, ça va, il n'y a pas de problème ? "
Cours du 20-11-1984
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