À un cheveu près
Là où naissent les montagnes

   Chant du Tyrol, dans G.R Breakpoint


J.M P.

La ❤ Photographie ❤ p Pratiquée
au travers du seul matériel,
est juste borgne...

A.L
Au pays des borgnes les aveugles sont rois. Car une borgnette, ou lorgnette périscopique permet de viser au loin en compensant largement le "juste devant toi" qui parle seulement aux aveugles qui le touchent du doigt.

A.L
La photographie n'a rien à voir avec la peinture. Considérée ainsi elle se réduit à une illustration, autant dire une carte postale. L'espace de la peinture concerne l'œil, la main qui tient le pinceau, et la matière que prolonge une perspective. La photographie elle est libre, elle ne concerne que l'œil, son espace est d'emblée immatériel, et sa perspective philosophique ou spirituelle selon le tempérament. Cette image correspond aux paysages de la 1ère symphonie de Mahler. Où le titanesque y côtoie le raffinement de la décadence. A partir de l'origine, c'est à dire ici le jeu vidéo, symbole de la décadence, on peut chercher partout, ce paysage n'existe nulle part, il a été entièrement inventé, grâce à Malher... et surtout pas au Ranz. D'où un gros malentendu, n'est-ce pas.

Y.M
ne pas minimiser le hors champ le hors cadre

A.L
Hors de l'imaginaire la grande spirale, de retour expulsé par le vacuum, pompé dans le réel. Un grand marécage. Oui, l'ambiance est là dans le Ranz, mais l'atmosphère y est lourde, la fausse note pèse.

A propos du hors champ, du hors cadre. C'est le principal problème de la représentation, en peinture comme en photographie. Avec la photographie au départ la vision est pleine, il n'y a pas de hors champ, elle contient tout. Après, de retour dans la réalité qui enferme, il faut re-aimer la prisonnière, savoir lui faire oublier le cadre, qu'elle passe au travers. La projection plane d'un espace sphérique comme celui plus haut, où l'image est visualisée sur la paroi interne d'une sphère, comme on regarde la voûte céleste, nécessite de couper d'ouvrir la sphère afin de l'aplatir et la réduire en deux dimensions, comme pour un planisphère, une mappemonde. La coupure est nécessaire, elle fait saigner l'image qui sera cautérisée par le cadre. De la chirurgie réparatrice. Comme reconstruire les gueules cassées par la guerre. Elles ne retrouvent jamais leur visage d'origine, mais ils peuvent à nouveau être reconnus. Il en est ainsi de toutes les photographies circulaires, y compris les plus belles celles de la grande spirale de l'imaginaire.